Sidi Boumediene
Choaib Ibn Hocine El Andaloussi surnommé Aboumediene El Ghouts et dans le langage populaire Sidi Boumediene est né à Séville en 520 (H), 1126 (G). Il étudie à Fès, auprès de maîtres de grand renom.
Principalement, il fut élève du cheikh Abou Yeza, qui l'initia aux secrets du soufisme. Quittant Cheikh Abou Yeza, pour prendre le chemin de l'Orient, ayant déjà acquis la renommée de théologien consommé, il arrive à Tlemcen et comme il cherchait la solitude, il se retira au dessus d'El Eubbad, auprès du tombeau de Ouali Sidi Abdellah Ben Ali.
Après un séjour d'une certaine durée, il dit adieu à Tlemcen qu'il ne devait revoir qu'une fois, longtemps après, et pour y mourir. Il se dirigea vers l'Orient, s'arrêtant à toutes les villes importantes qui se trouvaient sur sa route.
Arrivé à la Mecque, il fait connaissance avec Cheikh Sidi Abdelkader El Djillali qui complète alors son instruction sur la doctrine soufie et fit de lui son disciple bien aimé.
Sidi Boumediene voyageait beaucoup. Il professa à Baghdad, à Séville, à Courdoue, à Bougie. A la mort de son maître, il devint le plus célèbre de tous les Cheikhs que ce ouali avait formé à son école.
Renoncement au monde, contemplation des mystères divins, recherche des secrets du spiritualisme : c'était un soufì parfait. D'une éloquence rare, il en fut durant sa vie, un des propagandistes les plus autorisés.
Il s'établit définitivement dans cette dernière ville où la science était alors en grand honneur, entouré de la vénération publique, "à la connaissance approfondie des dogmes de l'islam, il gagnait celles des lois morales, mais ce qui le distinguait de tous les autres savants de son siècle, à un degré éclatant, c'était la perspicacité merveilleuse avec laquelle il avait sondé les mystères de la vie spirituelle. Rien n'était caché pour lui des choses du monde invisible.
Il avait écrit plusieurs traités de doctrines spiritualistes et il se plaisait à composer des poésies allégoriques, il fut surnommé le Cheikh des Cheikhs, le ouali, c'est à dire l'ami de Dieu, le Saint, le Kotb, ce qui signifie littéralement le pôle, dans le langage mystique du soufisme.
C'est le Saint par excellence, le Routs. Cest également un être unique qui occupe un degré plus élève encore dans l'échelle mystique. Il est le recours suprême des affliges, le sauveur.
Il quitte Bougie à l'appel du Sultan Abou Youcef Yacoub El Mansour, Sultan Almohade. pour Marrakech. Arrivé à Ain Tekbalet, aux environs de Tlemcen, Sidi Boumediene indique à ses compagnons le Ribbat d'El Eubbad, puis il s'écria, comme inspiré : "combien ce lieu est propice pour y dormir en paix de l'éternel sommeil".
A sa mort, Il dit d'une voix éteinte : "Dieu est la vérité suprême. Allah Oua El Hak". Il est mort en 594 (H), 1197 / 98 (G,), à l'age de 75 ans.